Entreprise de vulgarisation mardi dernier, 21 janvier, à l’Espace Culturel de Saint-Renan. L’UTL (Université du Temps Libre) en Iroise avait invité Mr F. Kerfourn, ancien directeur de la Fédération régionale des... Scop (voir cadre ci-dessous). Mais combien des auditeurs de ce mardi pluvieux connaissaient seulement l’existence de ces associations, leur origine, leurs avantages ? Même si, avec les propos pro domo du conférencier, les inconvénients (éventuels) ont été peu évoqués !

« Cultures de la tolérance, de l’humilité, de l’écoute, de la solidarité, des projets partagés. La SCOP permet de partager l’avoir, le savoir et le pouvoir ! ».
Bref une panacée universelle qui aurait la propriété de soigner les maux de l’économie et du travail... ou plutôt de l’absence de celui-ci ? Il est vrai que, sur le papier, cette formule de coopérative possède des atouts certains. Ne serait-ce que celui de bénéficier d’avantages non négligeables en terme... d’impôts.
Ces créations s’effectuent d’ailleurs pour 95% par intérêt pour le statut (relations entre les collègues, reprise des entreprises par les salariés, fonctionnement plus démocratique au travail) . Et par nécessité (réglement judiciaire) pour 5% seulement.
« Une lame de fond qui est en train de se développer, assure F. Kerfourn, quelque peu enthousiaste. Les Scops nous en sommes fiers. On ne naît pas coopérateur, on le devient ! »
Sur le papier, on se trouve presque au pays des... bisounours !

-* Petite et moyenne entreprises

Un brin volontairement candide, on pourrait même se demander pourquoi ce statut _ qui ne plait guère aux syndicats qui voient ainsi leur rôle très réduit _ n’est pas plus développé : seulement 81 entreprises et 960 employés en Finistère dans des PME, la plupart du temps. Avec tout de même Aprobois par exemple à Carhaix.
Idéaliste dans sa conception, la S.C.O.P. réclame des structures de petite ou moyenne importance, certains secteurs d’activité (services à la personne par exemple), d’évidentes concessions (le but n’est pas de faire du... fric mais de valoriser l’entreprise, les bénéfices sont réinvestis, les réserves ne sont pas partageables) et le besoin absolu d’une entente remarquable entre les différents actionnaires.... pardon associés/salariés.
Au bout du compte, chacun pourra, alors, tenter de répondre à la question liminaire :« Face à la crise, les SCOP sont-elles une solution ? »
A titre personnel, si cette entreprise "ensemble et autrement" peut trouver sa voie dans certains domaines, il nous semble que ce statut, original, participatif paraît très difficile à appliquer dans des structures importantes...
Pareille coopérative peut, par contre, permettre de sauver certaines petites ou moyennes entités pour peu que ses membres sachent et désirent jouer ’collectif" !
Michel LE NÉEL

SCOP : Kesako ?

N’allez pas chercher l’origine de ce nom du côté du télescope, cinémascope ou autres périscope... Cela n’a rien à voir ! La S.C.O.P. (Société Coopérative Ouvrière de Production) appartient à l’immense famille des associations (un million en France) qui regroupent 3 000 mutuelles, 1300 fondations, 21 000 coopératives et quelque 40 millions de Français : “mais 90% ne le savent pas !”.
La SCOP est un groupement de personnes regroupées au sein d’une entreprise dont le fonctionnement est démocratique et la propriété collective. Ses membres possèdent la double qualité d’associés et de salariés.
En 2013, la France comptait 2065 SCOP pour 43"000 salariés (moyenne de 20,3 employés.
« Depuis 85-90, ce statut se développe beaucoup. Avant 2000, l’Etat ne favorisait pas ce genre de structures, assure F. Kerfourn... »
Sans remonter jusqu’aux calendes grecques, on trouve trace de la première coopérative en 1834 avec des bijoutiers en dorés et des menuisiers.
Ces associations ouvrières étaient une réponse à la question sociale soulevée par la révolution industrielle. « Elles étaient les filles de la misère et de la nécessité, apportant à la fois le capital et le travail. »
Au titre des hommes célèbres qui ont agi pour ces coopératives, on trouve par exemple Karl Marx (et son manifeste de la 1ère internationale des travailleurs) et... Louis Rousseau, créateur de coopératives à Kéremma (entre Plouider et Plouescat).
Ces naissances d’associations collectives _ au sens le plus large du terme _ sont intervenues un siècle après la Révolution Française qui interdisait notamment avec la loi du Rennais Lechapelier, la formation de toute association.
Voici, en très raccourci, l’historique de la SCOP dont l’une des sœurs s’appelle SEP (Société économique et participative)...